Thymus pulegioïdes Fam. Lamiaceae
Thymus serpyllum, Serpolet
Botanique, Histoire:
Le temple d’ Aesculap sur l’ile de Cos représente le serpolet parmi d’autres plantes du thériaque du roi Antiochus de Syrie. Dans les cultes nordiques, il était attribué à la déesse Freia, qui avec l’expansion du christianisme se faisait remplacée par la Vierge Marie. Son utilisation par les principaux médecins de l’Antiquité est difficile à prouver, mais il est sur que depuis Ste Hildegarde, pendant tout le moyen age, on s’en servait régulièrement et dans des nombreuses indications, notamment en gynécologie et obstétrique, pour la toux et la coqueluche, comme neuro-tonique et stomachique. Cela correspond encore aujourd’hui à son spectre principal d’applications. On sait aussi qu’il avait déjà très tôt sa place en médecine vétérinaire.
Le serpolet se trouve partout en Europe, car il ne craint pas le gel comme son frère le thym (Thymus vulgaris) qui vient du bassin méditerranéen, et qui est cultivé pour satisfaire les besoins industriels, notamment en essence de thymol. Le serpolet en contient beaucoup moins, ce qui le rend moins intéressant pour le commerce aujourd’hui, mais grace à sa large répartition géographique, il nous est plus précieux pour la médecine de proximité.
Sous la dénomination Thymus serpyllum se cachent une vingtaine de sous-espèces qui étaient traitées comme équivalent par les pharmacopoës, et qui même les spécialistes avaient du mal à distinguer. Le Thymus pulegioïdes en semble être le plus important de nos jours.
Parties utilisées et Composants:
Il contient beaucoup moins de thymol que le thym, ce qui nous le rend plus utile pour le traitement des chevaux., le thymol étant contre-indiqué pour les animaux en gestation ou avec des troubles rénales, gastro- entériques, hépatiques et cardiaques.
On utilise l’herbe de serpolet (Herba serpylli) cueillie au debut de la fleuraison, sans les parties ligneuses des tiges. La teneur en huile essentielle peut atteindre 1%. Elle est responsable des effets désinfectants, antibactériens et antimycotiques ; elle contient du Cymol, du Cavacrol et peu de Thymol. La serpylline est une substance amère responsable d’un effet stomachique. La présence de tannins et flavonoïdes arrondit l’ensemble des principes actifs.
Utilisation en phytothérapie:
Interne: Broncholytique, comme expectorant pour des bronchites avec un mucus épais, pour une toux spasmodique et par quintes. Toux au debut du travail et dans des situation de stress.
De part de sa composition et de son principale indication broncholytique chez le cheval le serpolet est très proche de la marjolaine sauvage (Origanum vulgare). L’un peut souvent remplacer l’autre.
Anciennement connu pour ses vertus vermifuges, nous pouvons encore utiliser en complément de traitement pour des parasitoses internes rebelles.
Doses journalières: L’infusion de l’herbe de serpolet se prépare 1/10 volumes d’eau bouillante. Infuser 10 min. 250-500 ml/cheval 1-3x/jours.
Alcoolature, TM ou Essence de serpolet (oleum serpylli) : 120 gouttes, 1-3x/jour
Pour la toux souvent combiné avec Plantago (plantain majeur ou lancéolé) et Viola tricolore (pensée sauvage), ou Sambucus niger (sureau noir) et Tilia europaea (tilleul) en cas de fièvre.
Externe: Certains pyo-dermites et mycoses de la peau : alcoolature à 15% maximum ou huile de serpolet, 1-3x/jour. Bien entendu on peur utiliser aussi l’infusion si on l’a sous la mains
Utilisation en homéopathie vétérinaire: Le traitement individualisé
Toux spasmodique et paroxysmale, d’origine infectieux, allergique, avec un composant nerveux chez des chevaux sensibles, excitables et qui souhaitent attirer l’attention.
Des chevaux, qui refusent l’alimentation dans des situations stressantes , ou qui régissent avec des selles molles en cas d’inquiétude, peuvent profiter de ce remède, par des cures de 3 semaines.
De même on peut l’essayer comme neuro-tonique pour rendre un cheval moins excitable et irritable.
Antécédants de parasitisme interne.
KOLLITSCH (1989) classe le Thymus serpyllum dans le groupe du cuivre, ou se trouve aussi le sureau noir (Sambucus niger) et le Drosera. Sambucus concerne d’avantage les voies respiratoires supérieures jusqu’au larynx, mais l’affection peut également descendre dans les poumons et produire une bronchite aiguë avec fièvre, ou être chronique avec exacerbation aiguë avec beaucoup de mucosités. Le serpolet, couvre un état plus avancé dans la chronicité et concerne souvent d’emblée les bronches et les poumons. Les râles bronchiques sont moins importants et le mucus semble plus épais, la toux est plus sèche, et a ce coté « nerveux ». Les deux remèdes concernent d’avantage des jeunes chevaux.
Dilutions : 4DH, 5CH, 6CH, rarement plus haut.
L’utilisation de préparation homéopathique à base de thymol isolé est assez courante en homéopathie. Dans l’idée de la médecine de proximité, nous favorisons clairement les prescriptions à base de Thymus serpyllum, comme est la dénomination courante en homéopathie. L’appelation Thymus pulegioïdes serait botaniquement correcte, car la vraie espèce serpyllum contient peu de composants qui nous intéressent pour les besoins thérapeutiques.
À retenir: Un exemple de plus, parmi de nombreux remèdes de proximité, dont nous avons perdus le savoir et les connaissances. Il est temps de les sortir des oubliettes.
Bibliographie
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Taschenbuch der Drogenkunde.
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