Aubepine – Crataegus

Crataegus Fam. Rosaceae
Aubépine commune
Dans la famille des Rosaceae nous rencontrons beaucoup de plantes alimentaires et médicinales. Crataegus laevigata et monogyna les deux espèces indigènes d’Europe de l’Aubépine sont utilisés de la même manière selon les pharmacopées:
Crataegus laevigata (Crataegus oxyacantha)
Aubépine blanche, Épine de Mai, Épine blanche, Senellier
Crataegus monogyna
Aubépine à un style

Botanique, Histoire :
Facilement reconnaissable par ses fleurs blanches, ses baies rouges et ses feuilles lobées voir découpées, l’arbre atteint rarement une hauteur de plus de trois mètres. Avec les ronces (murier sauvage, Rubus fructicosus) il est présent dans le conte de la « Belle au bois dormant », où il fait partie de l’haie qui s’élève autour du chateau. Comme fait allusion son nom, l’aubépine possède des épines au bout des rameaux. Nous le trouvons souvent en plantation de haies protrectrices ou décoratives (notamment l’espèce monogyna).

L’arbre ne semble pas être beaucoup connu par les médecins de l’Antiquité. Il ne s’installe durablement dans la mémoire de notre médecine qu’avec QUERCETANUS, le médecin d’HENRY IV, qui en fabriquait un « Syropus senelorum », un sirop de sénescense, pour son roi. En visé gériatrique, les préparations d’Aubépine s’adressaient aux conséquences de la faiblesse cardiaque et de l’uricémie (la goutte). Cela lui valait l’appellation de «senellier». Seulement à la fin du 19eme siècle, avec les travaux du médecin irlandais GREEN, le Crataegus s’établit définitivement comme traitement de l’insuffisance cardiaque. Plus tard encore, il est décrit par les homéopathes RITTER et ASSMANN (selon MEZGER 1991).

Les indiens d’Amérique du nord se servent d’ autres espèces d’aubépines (MOERMANN 1998), cueillant les baies pour des besoins alimentaires. Car elles ne semblent pas avoir bon gout, ni crues ni cuites, c’est souvent un aliment de famine, L’utilisation médicinale indienne inclut les troubles gastro-intestinaux et les diarrées. Ces aspects sont partagés par la médecine chinoise, qui connait le Crataegus sous le nom de Shan-cha-tzu.

Parties utilisées et Composants :
Dans nos habitudes, les extraits de Crataegus sont surtout préparés à partir des fleurs et feuilles (Crataegi folium cum flore). Les principaux composants responsables pour ses activités thérapeutiques sont des procyanidines, des flavonoïdes, et des amines aromatiques.
Les baies (Crataegi fructus) contiennent moins de flavonoïdes, mais un
pourcentage plus important d’hypéroside.

Les effets pharmacodynamiques sur le coeur sont une inotropie et dromotropie positive, une bathmotropie négative
Les flavonoïdes améliorent le métabolisme du myocarde et ont des fonctions plutôt hypotensives. Les amines aromatiques comme le tyramine et le phénéthylamine apportent une activité inotrope positive. Les proanthocyanidoles activent l’irrigation coronaire, et influencent par inhibation des phosphodiestérases, de l’ NA+/K+-ATPase et de la pénétration de l’ion Ca2+, la contractilité du myocard, et augmentent ainsi le débit cardiaque.

Utilisation en phytothérapie :
Pour l’utilisation interne on prend surtout recours aux préparations standardisées.
Alcoolatures à 70% d’alcool et TM (Teinture Mère homéopathique) 120 gouttes 3x/jour pour un cheval adulte. Si le cheval supporte mal l’alcool, pensez à diluer dans l’eau et/ou à mélanger à l’alimentation.
EPS (Extrait de Plantes fraîches Standardisé) : 5 à maximum15 ml reparti en 1-3 doses/jour pour un cheval adulte.
Si on préfère la préparation d’une infusion de feuilles et fleurs d’aubépine (Crataegi folium cum flore), il faut prendre 1 part pour 10 parts de volume d’eau bouillante, infuser 10 min.
500 ml/cheval 1-3x/jour.

Les indications principales pour le cheval sont les insuffisances cardiaques legères, associées à des insuffisances ou stenoses valvulaires, stenoses aortiques ou du tronc pulmonaire. Les arrhythmies cardiaques débutantes et évoluées appellent egalement ce remède.
Les pathologies cardiaques graves sont plutôt rare chez le cheval. Il en résulte un grand champs d’application de ce remède. Il s’ajoutent les pathologies liées à l’hypertension ou l’hypertension à l’effort. Surtout chez les chevaux des races Pure Sang Arabe ou Anglais.
Il semble que l’aubépine, en augmentent le débit cardiac, facilite la respiration.

L’ utilisation en cas de neurotonie, d’hypersensibilité et hyper-réactivité s »ajoutent à cette liste de prescriptions fréquentes. En dépendance de la pathologie rencontrée, on peut l’utiliser seul ou en combinaison (le plus souvent avec la valériane, la passiflore ou le houblon) .

Utilisation en homéopathie vétérinaire. Le traitement individualisé :
Les indications en homéopathie pour les insuffisances cardiaques sont quasi identiques à la phytothérapie. On utilise frequemment des bassses dilutions, Teinture Mère et 1DH, 2DH, 4DH, ainsi que la 4CH et 5 CH.
Le choix du remède se base sur quelques symptômes supplémentaires :
Comportement : Alternance entre fatigue, indifférence, un « trop calme » d’un coté et hyperréactivité de l’autre. Ces réactions peuvent être imprévisible.

KOLLITSCH (1989) classe la préparation homéopathique de Crataegus avec d’autres grandes remèdes cardiaques classiques, dans le groupe des venins, près du Naja et intermédiaire avec Phosphorus. Nous apprécions cette place, car pour les traitements des troubles comportementales, le cheval de constitution phosphorique réagit bien. Il représente bien l’alternance de fatigue et de hyperréactivité, ce qui correspond aussi aux caractéristiques du Crataegus chez le cheval.
Une emotivité, neurotonie et hypersensibilité des chevaux est parfois accompagnée de douleurs lombaires ou sacro-iliacales, si elles correspondent au Crataegus. Il faut aussi penser à Bryonia, Bellis perennis et parfois Ruta en diagnostique différentiel.
Modalités : < par la chaleur, dans un bâtiment fermé, par l’effort.
> en plein air, par le repos

À retenir :
Aubépine crée l’équilibre entre le trop et le ne pas assez.

Bibliographie

DORCSI, M. (1991):
Homöopathie. Bd. 5, Arzneimittellehre 3. Aufl.
Haug, Heidelberg

MADAUS, G. (1989):
Lehrbuch der biologischen Heilmittel. Nachdruck
Mediamed, Ravensburg

RAKOW. B. (1983) :
Crataegus.
In Wolter, H. (Hrsg) : Homöopathie für Tierärzte, Bd. 5
Gilliar, Waghäusel

REICHLING, J.. GACHNIAN-MITSCHEVA, R., FRATER-SCHRÖDER, M., SALLER, R., DI CARLO, A. und W. WILDMAIER (2005):
Heilpflanzenkunde für Tierärzte.
Springer, Berlin-Heidelberg

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